Le droit de préemption est un mécanisme juridique qui permet à une personne ou une entité, en vertu d’une loi ou d’un contrat, d’acquérir un bien en priorité face à d’autres acheteurs potentiels. Cet article se propose d’analyser l’article 1813 du Code général des impôts, qui concerne spécifiquement l’impôt sur les mutations à titre onéreux et le droit de préemption.
Présentation de l’article 1813 du Code général des impôts
L’article 1813 du Code général des impôts (CGI) établit les dispositions relatives au droit de préemption en matière d’impôt sur les mutations à titre onéreux. Il s’agit d’un impôt indirect perçu par l’État lorsqu’un bien immobilier fait l’objet d’une transaction entre deux parties, généralement lors de la vente d’un bien. L’article 1813 s’intéresse particulièrement aux situations où le bénéficiaire du droit de préemption exerce ce droit.
Le texte précise notamment que lorsque le bénéficiaire du droit de préemption renonce à exercer ce droit, la mutation est soumise à l’impôt dans les conditions normales. En revanche, si le bénéficiaire exerce son droit de préemption, il doit s’acquitter d’un impôt dont le montant est déterminé selon certaines règles spécifiques.
Les bénéficiaires du droit de préemption selon l’article 1813
L’article 1813 du CGI énumère les différentes personnes ou entités qui peuvent bénéficier d’un droit de préemption en matière d’impôt sur les mutations à titre onéreux. Parmi celles-ci figurent :
- Les collectivités territoriales (communes, départements, régions) ;
- Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ;
- L’État ou ses établissements publics, notamment en ce qui concerne les biens relevant du domaine privé de l’État ;
- Les organismes d’habitations à loyer modéré (HLM), pour les biens immobiliers destinés au logement social.
Ces bénéficiaires ont donc la possibilité d’exercer leur droit de préemption lorsqu’un bien immobilier soumis à l’impôt sur les mutations à titre onéreux est mis en vente. Ils peuvent ainsi acquérir le bien en priorité par rapport aux autres acheteurs potentiels.
Le calcul de l’impôt en cas d’exercice du droit de préemption
Lorsque le bénéficiaire du droit de préemption décide d’exercer ce droit, l’impôt sur les mutations à titre onéreux est calculé différemment de ce qu’il aurait été sans exercice du droit de préemption. En effet, selon l’article 1813 du CGI, l’impôt est alors calculé en fonction du prix de vente effectivement payé par le bénéficiaire, sans tenir compte de la valeur vénale réelle du bien.
Cela signifie que si le bénéficiaire du droit de préemption acquiert le bien à un prix inférieur à sa valeur vénale réelle, l’impôt sera calculé sur la base de ce prix inférieur. Cette règle vise notamment à éviter que le bénéficiaire du droit de préemption ne soit pénalisé par un impôt trop élevé en cas d’exercice de ce droit.
La renonciation au droit de préemption et ses conséquences fiscales
Si le bénéficiaire du droit de préemption décide finalement de renoncer à exercer ce droit, la mutation est soumise à l’impôt dans les conditions normales, c’est-à-dire en tenant compte de la valeur vénale réelle du bien. Ainsi, la renonciation au droit de préemption n’a pas d’incidence sur le montant de l’impôt dû, qui reste identique à celui qui aurait été dû en l’absence de droit de préemption.
Conclusion
L’article 1813 du Code général des impôts encadre les règles applicables en matière d’impôt sur les mutations à titre onéreux et de droit de préemption. Il précise notamment les différents bénéficiaires possibles du droit de préemption, ainsi que les modalités de calcul et les conséquences fiscales liées à l’exercice ou à la renonciation de ce droit. Ce mécanisme juridique permet ainsi de faciliter l’acquisition de biens immobiliers par certaines entités publiques ou privées, tout en veillant à ce que l’impôt sur les mutations à titre onéreux soit calculé de manière équitable et adaptée aux différentes situations.